Médaille de bronze du CNRS : Gwénolé Jacopin récompensé pour l’étude des LED par spectroscopie

Distinction

Même quand ils ne durent que quelques fractions de milliardièmes de seconde, les mouvements des charges électriques n’échappent pas à Gwénolé Jacopin. Ce chargé de recherche CNRS à l’Institut Néel est spécialisé dans l’étude de matériaux semi-conducteurs, notamment des LED, par spectroscopie de cathodoluminescence. Il vient d'obtenir la médaille de bronze 2024 du CNRS.

Ma première observation d’une diode électroluminescente à nanofil unique reste ma plus belle expérience. Les interactions lumière-matière, je trouve ça magique.

Gwénolé Jacopin est chargé de recherche CNRS à l’Institut Néel (CNRS/Université Grenoble Alpes), où il scrute les performances des diodes électroluminescentes (LED) grâce à la spectroscopie de cathodoluminescence. Cette méthode repose sur un faisceau d’électrons dont l’intensité permet d’analyser un large panel de matériaux. Sa compatibilité avec les microscopes électroniques à balayage permet d’explorer les échantillons jusqu’à l’échelle nanométrique. Gwénolé Jacopin s’est illustré en repoussant les limites de la résolution temporelle de cette approche, afin d’observer des phénomènes extrêmement brefs dans la structure de matériaux semi-conducteurs. Avec une précision à la centaine de picosecondes, le chercheur observe comment les paires électrons-trous se forment et se défont avant d’émettre un photon. Un phénomène dont la rapidité influe directement sur les propriétés optiques des matériaux.

Auteur de quatre brevets, Gwénolé Jacopin a ainsi contribué à l’amélioration des performances des LED, y compris quand elles sont réduites à l’échelle nanométrique. Ses travaux visent des applications allant de la stérilisation par éclairage UV aux communications rapides. En parallèle il cherche à utiliser le diamant pour le bêta-voltaïque. Conceptuellement proche du photovoltaïque, mais avec des particules bêta à la place des photons, ce domaine promet des systèmes énergétiquement autonomes pendant des décennies, voire des siècles. Ces travaux sont valorisés en partenariat avec la startup DiamFab.

Les LED restent cependant la grande passion de chercheur féru de travail en équipe.

Mon grand-père était ingénieur, il me parlait des propriétés magiques des diodes. J’étais encore petit et je ne comprenais pas trop, mais ça m’a donné envie de découvrir ce monde. Cette idée ne m’a jamais quitté, elle s’est même renforcée au fil de mes cours de physique. Quand je suis entré au CNRS en 2018 pour travailler sur les diodes, la boucle a été bouclée. 

Contact

Gwénolé Jacopin
Chargé de recherche CNRS à l'Institut NEEL
Communication CNRS Ingénierie