© Jeremy Barande

Konstantinos Danas

Proof of Concept

Portrait

Konstantinos Danas est spécialiste de la mécanique des solides et notamment des matériaux composites, ces assemblages de plusieurs constituants qui confèrent des propriétés extrêmes au matériau final. Cet ingénieur en mécanique, formé dans les universités de Thessalie (Grèce) et de Pennsylvanie (États-Unis), débute son parcours par une thèse en cotutelle entre le Laboratoire de mécanique des solides (LMS) et le département d’ingénierie mécanique de l’université de Pennsylvanie. À l’issue d’un stage postdoctoral à l’université de Cambridge, en Angleterre, Konstantinos Danas rejoint le LMS. C’est là qu’il mène ses travaux sur la description théorique et la modélisation numérique des lois de comportement des matériaux composites, à des échelles variant du nanomètre au centimètre. Fort des avancées majeures obtenues, le jeune chercheur développe actuellement un nouveau projet : la mise au point d’élastomères magnéto-rhéologiques, autrement dit qui changent de forme sous de faibles champs magnétiques, et la modélisation de leur comportement. Un projet aux enjeux forts, tant d’un point de vue fondamental que de ses potentielles applications, et pour lequel Konstantinos Danas a obtenu en 2014 une bourse ERC Starting Grant du Conseil européen de la recherche. Depuis septembre 2016, il est par ailleurs professeur chargé de cours au département de mécanique de l’École polytechnique. Il a reçu la médaille de bronze du CNRS en 2017.

 

PROJET MAGNETO SENSE

Haptic sensing skin for biomedical applications with soft magnetorheological elastomers

Dans la lignée de ces résultats exploratoires, MagnetoSense propose un MRE comme capteur haptique - de type pression-déformation - pour des applications biomédicales. « Quand nous avons commencé ce projet, ces matériaux étaient assez innovants et il y avait encore peu d’applications potentielles. Depuis, les études au niveau international se sont multipliées et de nouvelles pistes d’application ont émergé. Nous étions, quelque part, des pionniers. Ce qui nous donne une position de force aujourd’hui », explique Konstantinos Danas.

Le projet « MagnetoSense » permettrait donc d’utiliser une membrane en élastomère magnétorhéologique comme capteur haptique. « Quand un matériau est magnétique, il travaille dans les deux sens : soit en application magnétique et il se déforme, soit il se déforme et le champ magnétique qu’il créé autour de lui change. Notre équipe se penche donc sur ce deuxième aspect, à l’inverse de la majeure partie des travaux menés sur les MRE. », explique-t-il.

La nature très douce des MRE permettra une mesure très sensible de forces aussi faibles que celles ressenties en touchant un gel mou ou une peau de bébé. Pour l’application biomédicale du projet, l’équipe de Konstantinos Danas collabore avec le Dr. Arturo Consoli (INR) de l’hôpital Foch à Suresnes. Si la démonstration de la faisabilité du projet « MagnetoSense » est un succès, cela pourrait ouvrir le chemin vers de nombreuses autres applications robotiques et biomédicales. Comme identifier la rigidité de l'organe ou du tissu sous-jacent, appuyer plus ou moins fort pour effectuer une coupe ou encore retirer une tumeur.

© Kostas Danas
© Kostas Danas