Morgan Delarue
Portrait
Morgan Delarue est physicien de formation. Il a effectué sa thèse à l’Institut Curie où il a travaillé sur l’impact des contraintes mécaniques compressives sur la prolifération d’agrégats multicellulaires de cancer. Il est ensuite parti aux États-Unis à l’Université de Californie, Berkeley, pour y effectuer un premier post-doctorat, où il a notamment développé des microsystèmes permettant de confiner des assemblées de levures du boulanger, S. cerevisiae. En comparant leur réponse à celle des cellules cancéreuses, il s’est aperçu que la prolifération cellulaire sous pression semblait changer de manière similaire. Il a alors effectué un second post-doctorat à l’Université de New York afin de développer des outils permettant de mesurer certaines propriétés biophysiques des cellules qui pourraient être modifiées de la même manière dans tous les organismes. Il est depuis fin 2017 chargé de recherche CNRS au sein du LAAS-CNRS où il mène des travaux de recherche sur l’impact des contraintes compressives sur la prolifération cellulaire, à l’interface entre physique, ingénierie et biologie, dans le but de comprendre comment elles sont intégrées, et comment elles pourraient être prises en compte pour mieux traiter certaines pathologies comme le cancer.
Projet UnderPressure
Elucidating the phenotypic convergence of proliferation reduction under growth-induced pressure
Comprendre la convergence phénotypique de la réduction de prolifération des organismes sous pression de croissance
La plupart des organismes vivant prolifèrent sous forme d’assemblées multicellulaires. Celles-ci sont naturellement limitées par leur environnement : les racines des plantes par exemple se développent sous terre et doivent déplacer leur environnement pour croître. Les tumeurs solides, quant à elles, se développent dans des organes où elles n’ont pas naturellement la place de se développer. Lorsque des assemblées multicellulaires prolifèrent dans des environnements confinés, elles développent des forces dites de croissances. Ces forces peuvent être gigantesques, si l’on considère que des racines sont capables de briser du béton. Les forces de croissance semblent avoir un effet similaire sur tous les organismes : que ce soient des cellules végétales ou animales, ou encore des microbes comme des bactéries, elles limitent la prolifération cellulaire. Le but du projet UnderPressure est de comprendre l’origine de cette limitation, et en particulier d’étudier la possibilité que celle-ci puisse avoir une origine commune, biophysique, et ce quel que soit l’organisme.