©Frédérique Plas/CNRS Photothèque

Orphée CugatDirecteur de recherche en génie électrique

Médaille de l’innovation du CNRS

Orphée Cugat, la recherche hors-piste

Avec le dépôt de douze familles de brevets et la co-fondation de start-up aux applications radicalement différentes, Orphée Cugat ne perd jamais l’innovation de vue. Directeur de recherche au Laboratoire de génie électrique de Grenoble1 , il explore le magnétisme dans les milli- et microsystèmes avec ses collègues Jérôme Delamare et anciennement, Gilbert Reyne.

Leurs travaux accompagnent depuis 25 ans la miniaturisation croissante des technologies. « À force de réduire l’échelle, les aimants deviennent extraordinaires. Certaines interactions magnétiques avec le vivant surpassent alors la gravité ou la tension de surface, s’enthousiasme Orphée Cugat. Tout devient fabuleux. »

« J’ai la débrouille dans le sang. J’expérimente, j’invente, mais je ne laboure pas trop longtemps dans le même sillon », assume Orphée Cugat, d’abord formé comme ingénieur généraliste aux Arts et Métiers. Il s’oriente finalement vers une thèse, puis effectue son postdoc en Irlande. « Le pays était encore assez pauvre, se souvient le scientifique. Il nous arrivait de prélever dans les bennes de l’université pour construire nos propres instruments ! » À Grenoble, son groupe amorce le développement de moteurs et générateurs sub-miniatures, puis développe des dispositifs originaux en lévitation et désormais des applications aux MedTech (Medical Technology, « technologies médicales »). Ces travaux ont entre autres abouti à la start-up Enerbee, où une bouche d’aération récupère assez d’énergie lors de sa rotation pour alimenter des capteurs intégrés de qualité de l’air. Plus ambitieuse encore, la start-up MagIA offre des diagnostics en quinze minutes. L‘instrument, plus petit qu’un téléphone de bureau, se contente d’une goutte de sang pour détecter simultanément les hépatites B et C, le VIH…

« Ces infections concernent principalement des populations à risques et des régions défavorisées. La moitié des patients ne reviennent pas chercher les résultats du dépistage, » explique Orphée Cugat. La rapidité de l’analyse sur place pallie ce problème : là encore, c’est la miniaturisation qui décuple les forces sur des nanoparticules magnétiques pour capturer les marqueurs des pathologies ciblées.

Au moment de lancer une start-up et d’en être la locomotive, il préfère rester au laboratoire pour entreprendre de nouvelles explorations. Un esprit que l’on retrouve jusque dans sa passion pour le ski alpin hors-piste, partagée avec Jérôme Delamare. « J’aime illustrer notre approche avec une photo où l’on voit nos seules traces un matin le long d’un vallon à La Meije, s’amuse Orphée Cugat. On fait de la recherche hors-piste en commando, sans cesse en quête d’un nouveau champ de poudreuse vierge. »

  • 1G2Elab/CNRS/Grenoble INP/Université Grenoble Alpes

Orphée Cugat, Chercheur en génie électrique | Talents CNRS

Avec le dépôt de douze familles de brevets et la co-fondation de start-up aux applications radicalement différentes, Orphée Cugat ne perd jamais l’innovation de vue. Directeur de recherche au Laboratoire de génie électrique de Grenoble (G2Elab - CNRS / Grenoble INP / Université Grenoble Alpes), il explore le magnétisme dans les milli- et microsystèmes avec ses collègues Jérôme Delamare et anciennement, Gilbert Reyne. Leurs travaux accompagnent depuis 25 ans la miniaturisation croissante des technologies. « À force de réduire l’échelle, les aimants deviennent extraordinaires. Certaines interactions magnétiques avec le vivant surpassent alors la gravité ou la tension de surface, s’enthousiasme Orphée Cugat. Tout devient fabuleux. ».
Il est lauréat de la médaille de l'innovation 2019 du CNRS.

Audiodescription