Yannick RondelezProgrammeur de systèmes moléculaires
Portrait
Yannick Rondelez est chercheur au CNRS au Laboratory for integrated micro mechatronics systems (LIMMS, CNRS/University of Tokyo) depuis 2008. Il s’intéresse aux relations entre la chimie, les sciences de l’information et celles de la vie : peut-on s’inspirer du vivant pour programmer des systèmes moléculaires algorithmiques ? Il a une formation générale en physico-chimie et un intérêt particulier pour les systèmes biologiques. Sa thèse l’a amené à synthétiser des modèles supramoléculaires de metalloenzymes, et son post-doc, au Japon, à disséquer la biophysique de l’enzyme-moteur ATP-synthase, la turbine moléculaire qui génère l’ATP dans nos cellules. Après trois ans dans le consulting, il est entré au CNRS en 2008 et est devenu un participant actif du domaine du “molecular programming”, ou l’emploi de polymères informationnel synthétiques - comme l’ADN - fournit un moyen extraordinaire pour organiser les systèmes chimiques dans le temps et l’espace.
Projet ProFF
Programming in vitro evolution using molecular fitness functions
De nouvelles enzymes par évolution programmée au niveau moléculaire
Les enzymes sont des catalyseurs naturels aux caractéristiques inégalées : sélectivité, rapidité, spécificité, etc. Plusieurs révolutions technologiques récentes, comme le séquençage haut-débit d’ADN résultent en fait de l’application de ces propriétés. Malheureusement, si il est possible de réutiliser les enzymes qui ont été évoluées par le monde vivant, il est par contre très difficile de fabriquer rationnellement une nouvelle enzyme pour une tache sans équivalent biologique. Ce projet a pour but de fabriquer des systèmes d’évolution moléculaire artificielle (in vitro) capables de rechercher automatiquement la séquence d’une enzyme pour une fonction catalytique donnée. L’idée est d’aménager le système réactionnel pour forcer le processus d’évolution vers la direction désirée. L’approche utilise les techniques de programmation moléculaire basées sur l’ADN, c’est-à-dire la création de circuits moléculaires intelligents distribués dans des gouttes microscopiques, et capable de superviser le cycle évolutionnaire de manière autonome.